mise à jour 13 septembre2019

Les faibles précipitations estivales font suite à un hiver sec durant lequel les nappes souterraines se sont peu rechargées. Les pluies mensuelles cumulées de juillet et aout (28.8mm) sont déficitaires de plus de 75% à Bourges; elles se conjuguent avec une forte évapo-transpiration des sols et des végétaux (de 4 à 9mm par jour à Bourges, soit 200mm cumulés en juillet). Il en résulte des niveaux piézométriques de nappe très bas et surtout des débits de cours d’eau très faibles.

Une situation exceptionnelle….

Au regard des données passées, la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Centre-Val de Loire qualifie la situation de l’Yèvre et de l’Auron comme exceptionnellement sèche, comme le montrent les cartes hydraulicité des cours d’eau (lien cliquable ci-dessous).

La DREAL Centre-Val de Loire publie également un bulletin régional de situation hydrologique et hydrogéologique (BSH) 2 fois par mois pendant l’étiage. Il présente l’évolution mensuelle des ressources en eau en récapitulant les informations régionales sur les précipitations, l’état d’humidité des sols, le débit des cours d’eau, la situation des nappes d’eau souterraine.

53% des piézomètres régionaux relèvent des niveaux de nappes bas à très bas, au 4 aout. C’est le cas de 84% des piézomètres présents sur le bassin Yèvre-Auron au 9 septembre. Tous ceux situés sur la nappe du Jurassique supérieur du bassin Yèvre Auron sont bas à très bas; pour la plupart ces niveaux n’ont jamais été observés depuis 1995 à cette période de l’année!

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qui impacte les usages…

La situation était crainte depuis plusieurs mois et des restrictions partielles avaient été prises dès le mois d’avril pour les irrigants agricoles, comme le prévoit le protocole de gestion volumétrique.

L’ensemble des sous-bassins Yèvre-Auron ont connus des restrictions des usages de l’eau dès fin juin, et ont tous été placés en situation de crise entre mi et fin juillet. La crise est la situation la plus limitante pour les usages de l’eau avec des contraintes fortes.

La situation de sècheresse s’installe dans la durée et peut même faire craindre des difficultés pour l’alimentation en eau potable des habitants. Toutefois, l’interconnexion des réseaux d’eau potable du territoire Yèvre-Auron avec la ressource en eau de la Loire permet de faire face aux niveaux très bas des nappes, comme l’explique Frédérique VIDALIE de l’Agence Régionale de la Santé (extrait audio):

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et menace la biodiversité.

La situation est surtout très critique pour les milieux aquatiques. La végétation et la vie animale souffrent du manque d’eau. De nombreuses mortalités de la faune aquatique ont été constatées du fait de la baisse des débits en rivière, allant jusqu’à des lits complètement asséchés. Même lorsqu’il reste un peu d’eau, l’augmentation de la température et la baisse de l’oxygène dissout ont raison des espèces les plus fragiles, comme la Truite Fario. Cette situation peut mener à la disparition de populations entières d’une espèce, comme en témoigne Jean-René DENNETIERE du service départemental du Cher de l’Agence Française pour la Biodiversité (extrait audio):

L’Observatoire National Des Etiages, évoqué par l’AFB ci -dessus, comporte 19 stations sur le territoire du SAGE Yèvre-Auron. En aout 2019, 74% d’entre-elles étaient en assec, situation inédite depuis sa mise en place en 2012.

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