le 05 décembre 2020
La conjugaison de la sécheresse météorologique, de températures supérieures aux moyennes de saison accompagnées d’un épisode caniculaire et de séquences venteuses a eu pour effet de classer 2020 dans les années les plus marquées par le déficit en eau.
Une situation qui fait suite à une année 2019 dont la sécheresse a marqué usagers et milieux. Retour sur les indicateurs de la ressource en eau du bassin et comparaison entre ces 2 années déficitaires.
État des nappes
En juillet 2020, la quasi-totalité des piézomètres régionaux présentaient des niveaux en baisse et, pour 67 % d’entre eux, sous les moyennes de saison. Déjà au 20 juin, près de 50% des piézomètres présents sur le bassin Yèvre-Auron présentaient des niveaux inférieurs à la moyenne et tous une tendance à la baisse. A la fin de l’été la nappe du Jurassique présentait des niveaux bas à très bas. Les niveaux étaient toutefois globalement supérieurs à ceux de 2019 aux mêmes périodes.
Vous pouvez retrouvez l’ensemble des indicateurs des nappes sur le site de la DREAL Centre-Val de Loire qui publie un bulletin régional de situation hydrologique et hydrogéologique (BSH) deux fois par mois pendant l’étiage.
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L’indice de précipitation normalisé – IPN
L’indice IPN (ou SPI pour Standardized Precipitation Index) a été conçu pour quantifier le déficit de précipitations à de multiples échelles de temps. Ces échelles de temps traduisent les incidences de la sécheresse sur la disponibilité des différents types de ressources en eau. Les cartes ci-dessous comparent cet indice sur le bassin du Cher de façon saisonnière, sur 3 échelles de temps traduisant, pour ce bassin: – la sécheresse météorologique sur 30 jours – la sécheresse des sols sur 90 jours – le déficit en ressource en eau: 180 jours.
Cet indice révèle que, pour le bassin du Cher, malgré une situation météorologique légèrement plus favorable qu’en 2019, la sécheresse des sols et de la ressource en eau de 2020 ont été globalement aussi intenses, surtout sur le sud et le centre du bassin, y compris Yèvre-Auron.
Simple d’utilisation, cet indice international est régulièrement utilisé dans le cadre d’activités de suivi de la sécheresse et d’alerte précoce dans le domaine de la gestion de l’eau. Plus d’information sur cet indice en cliquant ici.
État des cours d’eau
Observatoire National Des Etiages – ONDE
Ce réseau comporte 19 stations sur le territoire du SAGE Yèvre-Auron. Dès le mois de mai ces observations indiquaient que l‘année 2020 présentait un risque d’étiage sévère sur les petits cours d’eau. La faible pluviométrie printanière fait que dès le mois de juin, la situation des écoulements sur les petits cours d’eau était pire que 2019: 7 stations en assec contre 5 en 2019. L’étiage s’est prolongé tout l’été et en septembre 74% des stations étaient toujours en assec.
Débit des cours d’eau
Sur le bassin Yèvre-Auron, les débits des cours d’eau ont été globalement faibles dès le mois de mai, avec des niveaux bas à très bas à partir de juillet. L’étiage s’est prolongé jusque tardivement à l’automne, l’Yèvre à Savigny-en-Septaine étant toujours en assec mi-octobre. Fin novembre, les débits sont encore faibles et tous sous le niveau médian connu pour les 6 stations hydrométriques suivies (cliquer sur les graphiques ci-dessous)
Auron à Bourges Auron au Pondy Yèvre à St Doulchard Yèvre à Savigny en S Moulon à Bourges Ouatier à Moulin/Y
Afin de gérer les usages et préserver la ressource en eau pendant les étiages, des débits seuils permettent d’aider à décider de restriction:
- Débit seuil d’alerte (DSA) : débit qui déclenche les premières mesures de restriction pour certaines activités ;
- Débit d’alerte renforcée (DAR) : débit intermédiaire permettant d’introduire des mesures de restriction progressive des usages;
- Débit de crise (DCR) : en dessous de ce débit, seules les exigences de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité publique et de l’alimentation en eau de la population et les besoins des milieux naturels peuvent être satisfaits (article 6 de l’arrêté ministériel du 17 mars 2006)..
Ainsi 5 stations disposent de ces seuils de référence sur le bassin Yèvre-Auron. En 2020, ces seuils ont été franchis sur les 5 stations, 44% à 66% du temps sur la période du 1er mai au 26 octobre. Sur cette période de franchissement des seuils, 55% à 72% du temps a été passé sous le seuil de crise pour 4 de ces stations, comme le montrent les graphiques ci-dessous.
2019 – nombre de jour de franchissement des débits seuils 2020 – nombre de jour de franchissement des débits seuils
Vous pouvez retrouver l’historique complet du suivi des franchissements des débits seuils en cliquant sur le graphique ci-dessous.
Les pluies hivernales sont donc attendues avec impatience pour permettre un bon remplissage des nappes et des niveaux dans les rivières. Toutefois, les tendances prospectives de l’effet du changement climatique indiquent que ce type de situation risque d’être de plus en plus fréquent.
Auron à Bessais – rupture d’écoulement – sept 2020 Ouatier – assec et mortalité piscicole – été 2020 Canal de Berry à Foecy – assec – sept 2020 Auron à Saint-Just – assec – sept 2020 Yevrette à Osmoy – assec – sept 2020